9.
L’EX CINEMA « LE MUSSET » NOUS QUITTE –
LE BELCOURT – C’était en 2014
Photo prise le 25 décembre 2016
Le Musset
sera lâché pour la première fois, par les siens, en ce mois de juillet 1962.
Certes, la douleur est forte très forte mais néanmoins supportable. Il trouvera
comme toujours à ses côtés ses amis de la francophonie* pour lui
tenir compagnie et passer encore de belles années ensemble. Fort de ce soutien,
le Musset continue de « tourner » dans la joie et
l’allégresse. Les soirées de variétés qu’il donnera feront de lui le maître du spectacle
belcourtois. Hélas ! la joie sera de courte durée. Il n'en aura pas pour
longtemps. C’est au tout début de l’année 75 qu’il apprendra que ses amis de la
francophonie, auxquels il doit beaucoup de respect, ne sont plus là pour
l’assurer de leur soutien. Ils ne seront plus là pour le réconforter et le
protéger. Il saura de nouveau qu’ils l’ont quitté pour d’autres cieux*
plus sereins et plus cléments. Il continue cependant de donner de petites
soirées de divertissement pour quelques cinéphiles. Juste le temps d’oublier sa
déprime.
L’introduction
de la langue arabe, en cette même année, va chambouler la donne. La langue française
sera reléguée au second rang ou presque et disparaît peu à peu. Elle sera
maintenue pour peu de temps, le temps que la transition se fasse en douceur. Le
système éducatif colonial est balayé, cette fois, le Musset est
rejeté par cette nouvelle pépinière en herbe qui ne le connaît pas et qui ne
veut pas non plus de lui. On le traite même de pervers*, il incarne
l’esprit du mal, dit-on. Le Musset ressentira une nouvelle fois
et durement les effets néfastes de cette désertion. Ce gentilhomme, auquel les
dames de la cour faisait jadis la courbette, matin et soir, sera privé de sa
toilette* quotidienne. Il laissera apparaître les premiers signes de
son mal de vivre au tout début de l’année 77. Las, et désespéré, le Musset
sombra aussitôt dans une profonde neurasthénie. Il sera livré sur son lit de mort
à toutes sortes de maladies infectes, rats, cafards, araignées, chats, détritus
… feront l’affaire. « Un
dépravé, qui n’est plus de son temps » disaient ceux qui ne l’ont même
pas connu. « Il n’arrive plus à se tenir debout, il risque de
s’écrouler à tout moment, abattons le avant qu’il ne soit trop tard. »
menacent à leur tour les ultras.
Le Musset sera finalement cédé, sur arrêté municipal de la ville du Ruisseau auquel il relève, aux engins de la mort qui ne tarderont pas à le réduire en bouillie.
Le Musset sera finalement cédé, sur arrêté municipal de la ville du Ruisseau auquel il relève, aux engins de la mort qui ne tarderont pas à le réduire en bouillie.
Ainsi, finira
dans la détresse et le dénuement* total, celui qui, hier passait son
temps à divertir les autres et qui, finalement ne trouvera plus personne pour
le distraire à son tour. On ne parlera jamais du système éducatif de l’après 80
ni de l’ingratitude des gouvernants et encore moins de l’hypocrisie des hommes.
Le tort du Musset,
c’est d’avoir fini dans les bras de ceux qui n’appartenaient pas à la même
classe royale que lui.
FRANCOPHONIE : Une
grande amitié le liait, en son temps, à ses vieux amis auxquels de grandes
marques de civilité les rapprochaient.
CIEUX :
Beaucoup de ses amis seront appelés à poursuivre leurs études à l’étranger. D’autres
préfèrent voir de nouveaux paysages. Ils ne reviendront jamais.
PERVERS : C’est
ainsi, que certains qualifiaient les cinémas en particulier et « l’art »
d’une manière générale.
TOILETTE : Les travaux
de ravalement et de réfection ne seront jamais réalisés (murs fissurés, toiture
lézardée, façade noircie, sièges usagés non rempaillés …)
DÉCHÉANCE: Tout comme
le furent les vieux cinémas de Belcourt dont on en compte près
de 9.
de 9.
10.
LA PAIX DES BRAVES
Selon les
dires de certains habitants de Aïn-Taya, établis en France
depuis bien longtemps, et de retour au bled pour y respirer le doux parfum de
ce petit bourg, Gendy, cet ancien colonel de l’armée française, vétéran
de la Seconde Guerre mondiale, saura se « racheter » et
courageusement, à la manière des grands hommes. Il réussira, toujours selon ces
derniers, à dénicher un emploi à plusieurs amis de Aïn-Taya, en quête d’un
travail et sur le point de quitter la France vers d’autres cieux.
On croit
savoir que c’est parce que Gendy a été fortement marqué par les évènements
d’hier qu’il a cédé à ses pulsions de vieux baroudeur. C’est, en quelque sorte,
l’illusion de quelqu’un qui a tout perdu et dont il ne reste rien qui est à
l’origine de ce geste noble et inoubliable. Un bon perdant, comme on dit dans
le langage familier.
LA SUEUR DES HOMMES ET L’ODEUR DES CHEVAUX
Tard le soir,
à la sortie des champs, M ……… ouvrier maraîcher, se vit interpeller par Gendy
le propriétaire, quelques tètes de cardamine sous le bras. « Hé
toi ! donne ça et au plus vite aux chevaux et devant moi pour je puisse
voir et ne t’avise plus de recommencer. D’accord ! ». Des propos
amers qui nous rappellent ceux lancés par l'ex chef de l’Etat brésilien à ses
proches : « Je préfère l’odeur des chevaux à celle du peuple. ».
11.
CLAUDE CHEYSSON, L’INFATIGABLE HOMME « VENU
DU SUD »
Fin
diplomate, habile manœuvrier, rompu aux négociations les plus dures, ce
brillant polytechnicien représente, aux yeux de beaucoup, l’un des diplomates
les plus en vue de la fin du XXe siècle. Un sourire charmeur, qui
vient du cœur et qui ne le quitte presque jamais, même dans les moments
difficiles des négociations. Un vocabulaire académique qui le rapproche
davantage des hommes de la Ve république avec lesquels il a beaucoup
travaillé. Claude Cheysson, demeure à côté de Jean-François Poncet
et de Hubert Védrine, l’un des diplomates qui ont le plus marqué la
diplomatie française de ces trente dernières années.
Une longue
chevauchée dans le sahara, une grande expérience d’homme de terrain, un
tempérament d’acier et une forte aptitude à gérer les affaires courantes de l’Afrique
….. Autant, de qualités humaines acquises à l’époque où il avait la haute main
sur le sahara, qui lui ont ouverts grands les voies de la communication et qui ont fait de lui un grand spécialiste de
l’Afrique.
Claude
Cheysson eut à traiter tout au long de sa carrière au sein de l’administration
les grandes affaires qui ont fait beaucoup plus tard les grands dossiers des Nations
Unies.
Le Sahara, un
dossier épineux, brûlant, tout comme l’est le soleil du désert, qu’il maîtrise
parfaitement pour avoir été le Directeur Général de l’Organisme Technique
pour la mise en valeur des richesses du sous-sol algérien, aux côtés de
l’irréprochable Olivier Guichard, de Jordan, de René Martin
et de Roland Billecart de la Genière. Ces trois dernières personnalités furent membres du conseil d’administration. Il
eut également pour collaborateurs André Feuche, chargé de mission aux
affaires générales ; Maurice Allègre, Directeur des mines ; André
Ponton, Directeur de l’infrastructure ; Guy Fety, chargé de la
documentation, de l’information et des Relations publiques et Yves
Galmot, chargé des Relations à Paris.
Claude
Cheysson fut le premier chef de la diplomatie française à se rendre en Algérie,
en 1984, à l’occasion de la commémoration du trentième anniversaire du
déclenchement de la révolution armée du 1er Novembre 1954, en dépit
de la colère des partis d’opposition, des associations de rapatriés et de
plusieurs députés socialistes. Même l’honorable Georges Gorse, député R.P.R
et président de l’association France – Algérie et vieil ami de l’Algérie
a renoncé à faire partie du voyage. « L’affaire a pris un tournant
politique » dira t’il à ses proches.
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